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Interview
de Claude Brunaud

1024 665 Gilles Papon

Claude Brunaud
est conseiller délégué
en charge de la gestion et de la réhabilitation
de la station d’épuration principale
de Limoges Métropole

Que ce soit pour un usage domestique ou industriel, nous sommes responsables de la ressource hydrique et de la gestion du cycle de l’eau. Afin d’en préserver la qualité et sa quantité, nous devons être performants en traitant de manière efficace les eaux utilisées puis rejetées. Cela fera bientôt 50 ans que certains équipements de la station d’épuration principale de Limoges Métropole ont été installés et exploités avec de régulières évolutions.

Cette nouvelle modernisation d’importance des process va nous permettre d’être toujours aussi performants, capables d’anticiper les évolutions en terme de normes de rejets, tout en réalisant des économies de fonctionnement grâce à des installations moins énergivores. Aussi, cette STEP utilisera moins de réactifs pour traiter l’eau usée et valorisera les boues en biométhane injecté.

Selon moi, nous, élus, mais aussi citoyens, devons être très vigilants et exigeants dans la manière dont nous gérons l’eau et les milieux associés. Cette ressource se raréfie, même dans un écosystème aussi privilégié que le nôtre. »

Interview
de Olivier Raynard

1024 578 Gilles Papon

Olivier RAYNARD
est Directeur de la Délégation Poitou-Limousin
Agence de l’eau Loire-Bretagne

pour Limoges Métropole

En quoi la nouvelle station
va permettre d’être plus éco-responsable ?

La station d’épuration de Limoges a été classée prioritaire par l’agence de l’eau en raison de son impact sur le milieu naturel récepteur. Elle représente aujourd’hui 75% des pressions liées aux rejets domestiques et industriels sur la Vienne entre le Palais- sur-Vienne et Saint-Junien.

Une partie importante des 900 km de réseaux raccordés à la station d’épuration a un caractère unitaire lié à l’urbanisation historique de la ville (absence de séparation des eaux usées et eaux de pluie qui se retrouvent mélangées). Un réseau unitaire a tendance à stocker la pollution par temps sec (dépôts) et à la relarguer lors d’épisodes pluvieux. La future station, en cours de modernisation, pourra absorber davantage de ces effluents domestiques entraînés par les pluies.

Comment valoriser
nos eaux usées sur le territoire ?

À ce jour, la problématique est plutôt liée au traitement des eaux usées, de manière économe et efficace. Tout d’abord en milieu rural, l’agence de l’eau encourage la mise en place d’assainissements non-collectifs moins coûteux et moins impactant sur le milieu naturel à travers des rejets plus diffus.

Dans les bourgs et gros villages, des solutions rustiques collectives (filtrations sur du sable et plantés de roseaux,…) sont favorisées car simples à entretenir et tout de même efficaces. L’assainissement des collectivités plus importantes (supérieures à 2000 équivalents habitants) a plutôt recours à des systèmes de stations de type « Boues activées » pour leur efficacité supérieure notamment sur les nitrates et le phosphore. L’efficacité d’un système d’assainissement est liée au bon fonctionnement mutuel du réseau d’assainissement et de la station d’épuration.

Afin de préserver la ressource en eau,
quels doivent être les nouveaux modes de gestion ?

Dans un contexte de changement climatique, nos modèles d’aménagement des villes et des campagnes, et notre vision du partage de l’eau doivent aussi évoluer. Il s’agit de faire en sorte d’infiltrer les eaux pluviales au maximum à la source, au lieu de les évacuer via des canalisations. De nombreuses techniques existent : chaussées filtrantes, zones d’infiltration des eaux de gouttières lorsque la perméabilité du sol le permet, création de noues végétalisées… permettant une rétention des eaux de ruissellement.

Réduire l’usage de produits domestiques, artisanaux ou industriels polluant, en les substituant par des produits qui le sont moins, est aussi une solution qui permet de réduire les pollutions à la source.

Mais, il faut aussi aujourd’hui réfléchir aux futurs partages pour que les rivières ou plans d’eau aient suffisamment d’eau et de bonne qualité, et pour que les différents usages de l’eau (domestiques, industriels, agricoles…) puissent s’adapter au changement climatique avec la ressource en eau de demain.

C’est le sens de l’étude stratégique sur la préservation de la ressource en eau que l’agence de l’eau finance avec le département de la Haute-Vienne et à laquelle participe Limoges Métropole.

Interview
de Guillaume Guérin

1024 576 Gilles Papon

Guillaume Guérin
est Président de Limoges Métropole

La station d’épuration principale de Limoges, construite dans les années 70, située rue de Nexon, assure le traitement des eaux usées de 90 % des effluents générés sur le territoire de Limoges Métropole avant de les rejeter dans la Vienne. Cette station dimensionnée pour 285 000 équivalents-ha­bitants, capacité tenant compte des rejets liés à l’activité économique, concerne les secteurs urbanisés de Limoges, Rilhac-Rancon, Le Palais sur Vienne, Panazol, Feytiat, Condat-sur-Vienne, Isle, Couzeix ainsi que la commune de Bosmie-l’Aiguille.

Soucieux de maintenir cette qualité de vie qui caractérise notre territoire communautaire, nous veillerons particuliè­rement à ce que le projet de modernisation de la station d’épuration de Limoges puisse être compris et accepté de tous. Une partie des ouvrages en génie-civil qui la constituent atteindra bientôt 50 ans d’âge et certains équipements élec­tromagnétiques arriveront prochainement en limite d’âge, nécessitant de prévoir leurs prochains renouvellements.

La nouvelle station devra s’adapter à la croissance démogra­phique de notre territoire et aux enjeux environnementaux et énergétiques en présence, dans l’optique de rendre effective en 2023 une STEP dont la consommation sera faible et la valorisation importante.

Mettre en œuvre une installation respectueuse de ses ri­verains, sécurisée et performante, en évitant les nuisances olfactives et sonores, sécuriser la qualité du rejet dans le milieu naturel, préserver les espaces verts existants, optimiser les consommations électriques et réduire les consommations de réactifs sont les enjeux majeurs de ce projet. Un investissement global de 12,8 M€ HT pour Limoges Métropole (travaux, études, etc.) auquel s’ajoutent 13,5 M€ HT de l’Agence de l’Eau.

Avec ce projet, une nouvelle fois notre territoire se montre exemplaire en matière environnementale dans le but d’amé­liorer votre cadre de vie au quotidien.